DE PLUME ET D’ÉCAILLE


(Eglise du village de St. Julien, dans le cadre de L'Art et la Matière

dans les chapelles de la Drôme des collines)


Grande nef : l’ange déchu sur un tapis de prospects publicitaires tressés,

projection d’un ciel à la Rubens dans la déchirure du chœur

Sacristie : la collection de Draconites et Jean-Pierre qui dit Pline


De l'existence des dragons et les anges il ne reste que quelques traces dans les recoins des églises, sur les toiles peintes, sous les cloches de verre.

Il fut une époque où les dragons étaient le pire, les anges le pur.

Les uns mourraient sous la lance des saints pendant que les autres parcouraient les cieux avec la confiance de l'immortalité.

Aujourd'hui les dragons se confondent

et des anges déjà ont renoncé et rejoint l'ici-bas.


"La draconitès ou dracontie provient du cerveau des dragons; mais elle n'est fine qu'autant qu'on coupe le cerveau sur l'animal vivant, attendu que l'animal, se sentant mourir, la gâte par envie; en conséquence, on coupe la tête au dragon pendant son sommeil. Sotacus, qui a écrit avoir vu cette pierre chez un roi, raconte que ceux qui en cherchent sont sur un char à deux chevaux; qu'à la vue du dragon ils répandent des drogues assoupissantes, et coupent la tête de l'animal ainsi endormi. Suivant lui, cette pierre est blanche et diaphane; elle ne se laisse ni polir ni graver." (Pline l'ancien, 40 Ap.JC)


De plume et d'écaille : techniques mixtes : sculpture, textile & papier, photographie & vidéo.


Détails de l’installation dans la sacristie



Détail du tapis tressé de prospects publicitaires

EXPOS EN COURS  cliquez ici



Ce que l’on entend «il faut que je comprenne

pourquoi mon fils il est mort»



Brûlure - Travaux préparatoires - Extrait vidéo

BRÛLURE

(Présentation au printemps 2015 à Voiron - Galerie Place à l’Art)


Pierres de l’ancienne prison St.Paul de Lyon, teinte & odeur de bistre de bois, bois & drap, mix audio des paroles de la mère de Karim.


J’ai récupéré 4 pierres qui construisaient les cachots de la prison St. Paul.

J’en ai sculpté trois dont une que j’ai brûlée au point qu’elle est devenue de la chaux. J’ai brûlé du bois

et en ai récolté le bistre.

J’ai modelé ses paroles et la voix de la mère de Karim

est devenue une litanie pour une brûlure inoubliable.


C’est la mère de Karim qui parle.

Karim s’est suicidé dans sa cellule à l’âge de 19 ans alors

qu’il était en détention préventive à la prison St.Paul de Lyon.

C’était le 16 février 2009. Il fait partie des deux dernières personnes qui se sont suicidées dans cette prison avant sa démolition quelques mois plus tard.

Les deux tiers des personnes qui se suicident en prison sont des prévenus en attente de leur jugement ou condamnés à de très courtes peines .

Régulièrement condamné pour l’insalubrité de ces prisons et les mauvais traitements qui y sont infligés, l’Etat français recours pourtant de plus en plus à l’enfermement pour traiter de situations judiciaires souvent bénines. Plus que la réparation des préjudices causés, c’est un esprit de vengeance qui semble guider les décisions de justice, avec une stigmatisation des populations les plus pauvres, majoritaires en prison.

Il faut peut-être se poser la question des raisons qui font qu’à un moment donné un concitoyen cause un préjudice à la communauté, tout autant qu’il faut se demander comment le préjudice peut être réparé et permettre des retrouvailles apaisées. S’interroger aussi sur ce qui fonde la légalité et l’illégalité, les raisons de la punition.


Au sortir de la flamme




Pierres de la prison St. Paul