encres

J’ai vécu 5 mois avec cette blette.

Elle n’a jamais voulu faire les feuilles

pour laquelle je la cultivais.

Au lieu de produire de larges feuilles à gratin elle s’est déployée en circonvolutions organiques,

envahissant la parcelle et allongeant son corps cannelé

sans même prendre le temps de faire des fleurs

et assurer ainsi sa reproduction.

Avant les premières gelées je l’ai déracinée puis tranchée en dizaines de rondelles aux contours dansants.

J’ai transféré son corps sur papier par empreintes à l’encre de Chine.

Elle est ainsi redéployée en une silhouette qui selon le sens par laquelle on la parcoure

témoigne du temps de ses origines ou au contraire de l’espace qu’elle avait exploré.

mon amie la blette

(2010)

encre de chine sur papier

270 X 65

Encres vraies et fausses.

La lumière en face simplifie, met à plat,

et de cette perte deviennent possibles des alphabets de formes,

des lignes se tissent,

on entrevoit le schéma qui fait notre plaisir de voir

le texte d’Oxichillus Draparnaudi

(2010)

feuilles de pétasites, encre de chine, le tout sur papier

120 X 100

Oxychilus Drapanaurdi

est un fidèle collaborateur,

un petit minuscule escargot jaune

qui mange et écrit

le meilleur des feuilles de pétasites

fausse encre

alphabet d’arbres,

massif de Chartreuse

(2010)

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l’autour d’avant (2015)

Galets de la Bléone, encre de Chine, papier, verre et bois clouté

En continuation de mon travail autour des pierres, j’aborde ici la question des fragments, de leur relations fortuites, des réseaux, des différences imbriquées, toujours dans ma recherche du moment où les choses se confondent et sèment le trouble, vers une géologie sociale et une sociologie minérale.

Chaque pierre relate le souvenir d’une ancienne montagne, d’un paysage oublié. Les lignes de calcite cristalline qui la traversent sont autant de cicatrices, d’anciennes blessures réparées dans l’ombre souterraine.

Mises en réseau les pierres font groupe et font surgir une communauté de circonstances malgré des origines disparates.